Titre : KUJÔ L’IMPLACABLE
Titre japonais: 九条の大罪
Auteur : Shôhei Manabe
Traduction : Sophie Lucas
Editeur : Kana
Genre : seinen
Nombre de volumes : 4
Résumé :
Pour Taiza Kujô, avocat controversé qui n’accepte que des affaires complexes, la loi et la morale sont deux choses différentes. Que ce soit pour défendre un conducteur ivre, qui a percuté un père et son fils, ou pour défendre un homme manipulé et abusé par un gang, Kujô n’a qu’un objectif : trouver une ligne de défense qui aura un maximum d’avantages pour son client.
Commentaire du Premier Jury :
Shôhei Manabe a un style bien à lui, très urbain, très social, très ancré dans l’implacable quotidien des basses couches de la société et de ceux qui en profitent. Après avoir terminé sa série phare Ushijima – L’Usurier de l’ombre, il change de point de vue pour passer du côté de la justice, mais on se rend rapidement compte qu’il n’est toujours pas du côté de la lumière. L’une des grandes forces (et difficultés) des récits du mangaka est d’exposer la vie de ses protagonistes dans leur plus grande rudesse. Sophie Lucas parvient non seulement à faire ressentir le triste de sort de chacun, mais aussi à le restituer de manière crédible. Mieux encore, des plus affaiblis aux plus tranchants, elle rend les personnages attachants et leurs histoires tragiques parfaitement saillantes. L’œuvre a beau être bavarde, les textes denses et nécessitants une connaissance approfondie de la société et de l’application de la justice au Japon, chaque étude de cas reste parfaitement accessible, fluide et impactant.
Remi Inghilterra (journaliste)
Commentaire de la traductrice :
Kujô est le personnage central de l’œuvre, mais il s’efface souvent derrière ceux qui sont au cœur des affaires traitées, et j’ai hâte d’en découvrir un peu plus sur cet être mystérieux. Traduire Kujô l’implacable, c’est se plonger dans un univers inconnu. Bien que réel, le monde décrit par Shôhei Manabe fait partie de la face cachée de la société, aussi bien pour les lecteurs occidentaux que pour les lecteurs japonais vivant partiellement dans l’ignorance de l’univers de la criminalité. Je prends autant de plaisir d’effectuer des recherches sur toutes les notions de droit qui entourent les affaires de Kujô, que sur tout le milieu interlope qui gravite autour de l’avocat. On a parfois tendance à « lisser » les dialogues pour éviter la surenchère de violences, mais dans cette œuvre, la violence verbale, « objective », car conforme à la réalité, ne souffre pas d’accommodations, et trouver le ton juste fait partie des défis de la traduction.
Sophie Lucas