Titre : LES SAISONS D’OHGISHIMA
Titre japonais : 扇島歳時記 1
Auteure : Kan Takahama
Traduction : Yohan Leclerc
Editeur : Glénat
Genre : seinen
Nombre de volumes : 4
Résumé :
1866, Nagasaki, à la veille de la révolution de Meiji. Dans cet estuaire où les influences étrangères se mêlent à la culture japonaise, Tamao, enfant du quartier des plaisirs, part travailler avec la courtisane dont elle est l’apprentie chez un commerçant hollandais de Dejima, le quartier occidental. Au fil des saisons et des rencontres avec une foule de personnages bigarrés, elle entrevoit le vaste monde au-delà de sa cage, mais la marche du temps la rappelle inexorablement au destin qui l’attend, tout comme la société qui l’entoure. Après Le Dernier Envol du papillon et La Lanterne de Nyx, découvrez la nouvelle œuvre de Kan Takahama, lauréate du grand prix Osamu Tezuka en 2020. Un récit qui déploie les souvenirs de Tamao, 14 ans, née dans le quartier des plaisirs, et conte, au fil des saisons, les jours aussi beaux que cruels d’une adolescente condamnée à mourir jeune.
Commentaire du Premier Jury :
Je salue l’excellent travail de Yohan Leclerc dans la caractérisation des personnages étrangers : les formulations volontairement maladroites de leurs dialogues s’avèrent judicieuses et renforcent l’immersion dans le récit. De plus, les notes en bas de page enrichissent la lecture et apportent des éclairages précieux sur le quotidien de Tamao, l’héroïne de ce manga née dans le quartier des plaisirs. Frédérick Queiroz (libraire)
Commentaire du traducteur :
Traduire les mangas historiques de Kan Takahama est toujours un défi, même si je bénéficie de l’expérience de ses précédentes œuvres. Tout d’abord, ils sont les fruits d’un travail de recherches d’une minutie d’orfèvre, qui demande de se mettre au niveau pour être restitué avec justesse. Ensuite, ses protagonistes emploient des dialectes locaux du XIXe siècle, donnant aux dialogues une patine qu’il convient de conserver sans la surjouer. Mais surtout, Kan Takahama y dépeint un Nagasaki en forme de melting pot où se croisent citadins au vocabulaire parsemé de mots étrangers, Occidentaux écorchant chacun la langue à leur manière, chrétiens locaux à la terminologie religieuse japonisée, ou courtisanes et samouraïs possédant l’un et l’autre leurs langages codifiés. La palette linguistique est donc très vaste et il faut pourtant faire cohabiter toutes ces couleurs dans le même tableau, afin qu’à l’instar de ces personnages d’horizons épars qui se côtoient à travers les cultures, elles parviennent à dialoguer sur un pied d’égalité. Yohan Leclerc