L’ENVOL

Titre : L’ENVOL
Titre japonais: フライト
Auteure : Kuniko Tsurita
Traduction : Léopold Dahan
Editeur : Atrabile
Genre : seinen
Nombre de volumes : 1

Résumé :
L’Envol présente sur 496 pages un panorama très représentatif de l’œuvre de Kuniko Tsurita, et la trentaine d’histoires qui composent ce recueil montrent l’évolution d’une artiste au parcours et au profil atypiques, et dont le travail se rattache en grande partie au mouvement du gekiga. Réalisées entre 1965 et 1981, ces histoires courtes dessinent en creux le portrait d’une artiste en prise directe avec son époque; des histoires de science-fiction en vogue dans les années 60 à des récits aux accents autobiographiques, de moments plus expérimentaux et poétiques aux interrogations franchement politiques et féministes. L’Envol nous permet de découvrir une des voix les plus singulières, et attachantes, du manga d’auteur.

Commentaire du Premier Jury :
Voici un superbe document que ce recueil de Kuniko Tsurita, l’une des rares dessinatrices de la revue avant-gardiste Garo. Décédée prématurément en 1985, cette plume libre au trait élégant, s’essaya à de nombreux registres et thèmes, sans concession : SF, chronique sociale, ésotérisme, politique, féminisme… C’est donc un délicat travail de traduction qu’il a fallu opérer pour ne pas dénaturer ou délaver le travail de cet esprit exigeant et affûté, qui prouve, s’il le fallait, que le manga féminin offre bien plus que des bluettes pour adolescents.
Pauline Croquet (journaliste)

Commentaire du traducteur :
Kuniko Tsurita est une autrice dont la modernité donne encore le vertige plus de 30 ans après sa disparition, au point de faire passer le gros de la production actuelle comme passéiste. Autrice protéiforme et fille terrible du gekiga, l’éclectisme de ses références va de Radiguet à Murray Leinster, en passant par le Manyôshû et le marquis de Sade, ce qui m’a demandé un travail de recherche aussi colossal que passionnant pour s’assurer de restituer correctement la générosité les indices qu’elle présente aux lecteurs. Ma tâche principale a été de conserver la cohérence un corpus de près de 500 pages qui mélange des thèmes allant de la science-fiction, de l’expérimentation pop-art, de la poésie graphiques à l’ésotérisme, l’homosexualité, l’avant-garde et les contestations étudiante, ce qui m’a évidemment demandé de faire le grand-écart entre des registres de langage très différents.
Pour l’anecdote, le japonais ne connaissant ni le masculin ni le féminin, il est absolument impossible de trancher définitivement sur le sexe de la plupart de ses personnages, comme si Tsurita cherchait volontairement à brouiller les pistes. Tous ces choix relèvent donc de décisions personnelles. Quand c’était possible, j’ai conservé l’indétermination du japonais, pour laisser à l’imagination des lecteurs le genre des protagonistes.
Léopold Dahan