Le Prix Konishi de la traduction de manga japonais en français récompense la traduction d’un titre publié entre septembre 2023 et juin 2024. L’annonce du lauréat de ce prix s’effectuera durant le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême fin janvier 2025.
Édition 2025
Les nommés
LA RÈGLE DE TROIS
Titre : LA RÈGLE DE TROIS
Titre japonais : 世襲制トライアングル
Auteur : Fumiya Hayashi
Traduction : Anaïs Koechlin
Editeur : Casterman
Genre : seinen
Nombre de volumes : 2
Résumé :
Quand un triangle amoureux à la Jules et Jim traverse les générations : « Nous trois, ça aurait dû durer pour toujours. »
Kôtarô et Tôru, voisins et amis d’enfance, sont autrefois tombés amoureux de la même jeune femme : Tôko. Tous trois ont formé un étrange triangle doux-amer, jusqu’à la disparition soudaine de Tôru. Aujourd’hui, malgré toutes les années, malgré son mariage en apparence paisible avec Tôko, Kôtarô reste hanté par les regrets et rongé par la culpabilité. Une rencontre comme un coup de tonnerre va brutalement ramener le couple dans le passé, à l’époque lumineuse où la vie s’écrivait à trois. Une nouvelle signature pour ce diptyque lumineux et doux-amer dont les deux volets paraissent simultanément.
Commentaire du Premier Jury :
Beaucoup d’introspections dans de ce manga traduit avec beaucoup de finesse et de justesse. Les échanges n’ont rien « d’extraordinaire » et c’est justement le naturel et la fluidité nécessaire pour rentrer dans un tel récit de tranche de vie. Les sentiments de douceur et de nostalgie ressortent particulièrement bien dans cette traduction simple sans être simpliste.
Commentaire de la traductrice :
Lorsque je me suis lancée dans ce diptyque, j’ai tout de suite su qu’il faudrait qu’il soit parcouru d’une langue douce et fluide, qui se lirait comme un souffle. Je me suis donc attachée à ciseler les voix de chaque personnage dans ce sens. Simples en apparence, les dialogues et les monologues intérieurs des récits intimes nécessitent toujours une adaptation conséquente, car tout se joue justement dans les mots. Il faut soupeser chaque formule. L’effet sera sensiblement différent selon les termes employés, selon les choix opérés. C’est en cela que le travail de traduction, à fortiori du japonais vers le français, n’aura jamais rien à voir avec une simple transcription du sens. Il faut savoir transmettre l’indicible, celui qui se lit entre les lignes, donner du corps et de la crédibilité à des sentiments humains qui, bien qu’universels, ne s’habillent pas toujours des mêmes expressions d’une langue à l’autre. Anaïs Koechlin
HORIMIYA
Titre : HORIMIYA
Titre japonais : ホリミヤ
Auteur : Daisuke Hagiwara
Traduction : Gaëlle Ruel
Editeur : Nobi Nobi
Genre : shônen
Nombre de volumes : 17
Résumé :
D’un côté, il y a Hori, la lycéenne à la mode et populaire à première vue, mais qui est en fait une fille très simple et qui pense avant tout à sa famille. Et de l’autre, il y a Miyamura, le lycéen réservé qui se cache derrière ses lunettes, mais qui est en réalité un garçon chaleureux et aux nombreux piercings. Que se passe-t-il quand les deux se rencontrent par hasard sous leur véritable jour ?
Commentaire du Premier Jury :
La traduction d’Horimiya est rafraîchissante et « jeune » sans tomber dans le cliché d’un langage trop familier. Le champ lexical paraît très adapté pour des conversations du quotidien et rapproche le lecteur des personnages. Le travail d’adaptation est axé sur la simplicité pour rendre le tout très réaliste, vraiment comme si on lisait la retranscription d’une conversation entre amis. La proximité avec les personnages est la clé de la trame du manga, mais également celle de cette traduction. Florence Torta (auteure)
Commentaire de la traductrice :
Horimiya représente un tournant dans ma carrière, car c’est le premier titre très attendu qu’on m’a confié, et qui plus est, un manga que je lisais et que j’affectionnais déjà depuis longtemps. C’est une fresque à la fois drôle et émouvante sur l’amour, qu’il soit romantique, amical, familial ou même de soi. À première vue, on pourrait croire que la traduction d’une romance lycéenne qui tire sur la tranche de vie ne présente pas de difficulté particulière, mais l’écriture fine des personnages et de leurs relations au moment où ils façonnent leur personnalité demande une grande justesse. Ma première mission a donc consisté à venir toucher le lecteur en plein cœur, à la fois sur les moments cruciaux comme plus anodins, sur la narration comme sur les dialogues.
L’autre difficulté importante de la série, c’est l’humour, qui nécessite un dosage assez subtil de langage jeune. Chaque lecteur doit pouvoir rire et s’identifier, mais les répliques doivent aussi sonner comme si elles étaient prononcées par de vrais adolescents. Ça s’apparente à un exercice d’équilibrisme où il faut éviter de tomber dans la caricature du lycéen écrite par un adulte dépassé, tout en veillant à ce que la traduction ne sonne pas trop estampillée 2020, ce qui la rendrait très vite datée. J’espère avoir réussi le pari, et que de nombreux lecteurs plus jeunes continueront à rire et s’émouvoir en découvrant les aventures de Hori, Miyamura et la bande ! Gaëlle Ruel
COMME UNE FAMILLE
Titre : COMME UNE FAMILLE
Titre japonais : の、ような
Auteure : Kai Asô
Traduction : Marina Bonzi
Editeur : Shiba édition
Genre : jôsei
Nombre de volumes : 3
Résumé :
Du jour au lendemain, Kinaho voit entrer dans sa vie routinière, Haruhi et Tôma, les neveux d’Akito son petit ami. Suite à un tragique accident de voiture, les deux jeunes garçons se retrouvent orphelins et sous la tutelle d’Akito. Ensemble, Kinaho et Akito vont découvrir les joies et difficultés d’une vie de famille. Suivez le quotidien d’une famille que le fil du destin a réunie.
Commentaire du Premier Jury :
C’est un tragique évènement qui réunit les protagonistes de ce manga, mais Kinaho va tenter de leur faire « faire famille » grâce à ses mots. Elle prévient d’ailleurs, avec maturité et douceur et sans bienveillance mièvre, qu’il y aura des incompréhensions et des heurts. Cette justesse, dans les monologues et introspections de cette famille qui essaie de trouver ses marques, on la doit aussi, forcément, à la traduction de Marina Bonzi, qui donne à son héroïne les mots qu’il faut, ceux qui enveloppent et qui rassurent… mais aussi ceux qui claquent et qu’on aurait adoré avoir lorsqu’il s’agit d’insister sur ce qui est juste ou qui ne l’est pas. Et on se sent déjà, avec ces personnages que l’on connait à peine, dès le premier tome, « comme une famille » ! Paul Ozouf (rédacteur en chef du Journal du Japon)
Commentaire de la traductrice :
Comme une famille, c’est l’entrecroisement de plusieurs voix, d’âges et de caractères très différents, dont le discours varie également selon des règles de bienséance typiquement japonaises. Les expressions figées sont en effet légion, dans cette langue, et possèdent de nombreuses variantes qui nous renseignent immédiatement sur le contexte et le degré de formalité entre deux personnages. Par ce biais, Kai Asô nous montre par exemple que même l’anticonformiste Kinaho n’est pas pour autant irrespectueuse des autres. Retransmettre la voix de chacun de façon aussi dynamique que dans l’original, sans tomber dans une politesse qui semblerait excessive en français ni, à l’inverse, dans une familiarité démesurée, m’a parfois demandé un peu de gymnastique. Marina Bonzi
DU MOUVEMENT DE LA TERRE
Titre : DU MOUVEMENT DE LA TERRE
Titre japonais : チ。―地球の運動について―
Auteur : UOTO
Traduction : Alex Ponthaut
Editeur : Ki-oon
Genre : seinen
Nombre de volumes : 7
Résumé :
Dans une société alors convaincue que la Terre, immobile, est au centre de l’Univers et que les autres astres connus tournent autour d’elle, des hommes et des femmes vont tenter de faire entendre leur voix pour affirmer qu’il n’en est rien, et que notre planète, comme les autres, tourne autour du Soleil. Du géocentrisme à l’héliocentrisme, il n’y a pas eu qu’un seul pas, mais beaucoup de temps, de recherches, de sang… et de courage ! Fasciné par ces savants qui sont allés à l’encontre de la religion et de la société, Uoto nous offre une fiction historique passionnante qui nous rappelle qu’il est plus que jamais important de toujours se questionner sur les choses et l’ordre établi. Du Mouvement de la Terre est une superbe mise en lumière de ces chercheurs qui ont lutté contre les dogmes pour que les progrès scientifiques soient reconnus, quitte à perdre la vie.
Commentaire du Premier Jury :
Du mouvement de la Terre est une quête de la vérité, celle de l’héliocentrisme face au géocentrisme qui a agité l’Europe au XVe et XVIe siècle, où les scientifiques ont du affronter le dogme religieux incarné par la terrible et sanglante inquisition. Il fallait que les explications soient claires et crédibles, que les convictions des personnages deviennent solides comme le roc pour faire face aux menaces et tortures, et qu’elles arrivent à convaincre le lecteur… Tout cela en parlant de physique, de géométrie et de théologie. Alex Ponthaut ne devait donc pas faire d’erreur, entre clarté et rigueur, entre sémantique scientifique et dialogues tendus et immersifs. Il devait insuffler du corps aux personnages qui propageront leurs doutes, leurs théories et dont le combat épique mélangera tragédie mais aussi une certaine poésie, à l’image du sous-titre de la série : « Au-delà du savoir, la beauté de l’univers ». Paul Ozouf (rédacteur en chef du Journal du Japon)
Commentaire du traducteur :
Atypique. En réfléchissant aux nombreuses impressions que m’a laissées la série Du mouvement de la Terre, c’est le mot qui, en premier, m’est revenu.
Atypique par son dessin, tout d’abord : épuré mais fonctionnel, il laisse rarement indifférent.
Atypique par son cadre, ensuite : l’Europe du XVe siècle n’est pas exactement un décor fréquent en manga.
Atypique par sa narration, également : au lieu de suivre un personnage central, on suit une idée. Une idée qui s’étoffe à mesure des rencontres qu’elle effectue. Parfois, elle peine à survivre. Mais peu à peu, elle prend corps…
Atypique par son propos : riche et profond, il fait voyager le lecteur à la frontière de la science, de la théologie, de la philosophie et de la morale.
Atypique, enfin, par la somme de travail qu’a réclamée sa traduction en matière de recherches, de réflexion et de choix…
Une série cohérente et passionnante que je ne suis pas près d’oublier. Alex Ponthaut
AKANE-BANASHI
Titre : AKANE-BANASHI
Titre japonais: あかね噺
Auteurs : Yûki Suenaga & Takamasa Moue
Traduction : Géraldine Oudin
Editeur : Ki-oon
Genre : shônen
Nombre de volumes : 6
Résumé :
Véritable succès critique et commercial au Japon, Akane-banashi tient sa force du talent de ses auteurs, Yuki Suenaga et Takamasa Moue, qui proposent une histoire où s’entremêlent avec brio les codes du shonen d’aujourd’hui et ceux d’un art ancestral. L’arrivée d’une jeune fille branchée et pleine de vie dans le monde traditionnel et très masculin du rakugo offre un contraste saisissant qui fait mouche ! À travers le parcours d’Akane, le lecteur découvre en détail les règles et les traditions qui régissent cet art unique en son genre, et c’est tout simplement passionnant ! Suivez cette jeune rakugoka à l’énergie communicative dans son apprentissage, et laissez-la vous raconter sa propre version des contes traditionnels humoristiques japonais… Que le spectacle commence !
Commentaire du Premier Jury :
La traduction de Géraldine Oudin se distingue par des notes explicatives qui éclairent les subtilités culturelles et linguistiques du rakugo. Ces annotations apportent par ailleurs une vraie plus-value à la lecture, car elles permettent de mieux saisir les jeux de mots et les références humoristiques propres au manga. Frédérick Queiroz (libraire)
Commentaire de la traductrice :
Le rakugo a beau avoir 400 ans d’histoire et un répertoire traditionnel très riche, c’est un art qui reste peu connu en France, peut-être parce qu’il s’agit d’un divertissement plus “populaire” que d’autres arts scéniques tels que le kabuki. On pourrait le qualifier de stand-up assis, avec un fort ancrage dans la culture populaire d’Edo. Ajoutez à cela les ingrédients d’un bon shonen et vous tenez Akane-banashi.
Le rakugo est une grande Comédie humaine, et j’adapte les récits avec en ligne de mire les émotions qui les animent. Je m’efforce de les rendre accessibles sans les dénaturer, conformément aux consignes de l’éditeur, qui a souhaité conserver plus de termes japonais que d’ordinaire, quitte à introduire quelques notes discrètes. Les contraintes du simultrad viennent accentuer ces défis : trouver le bon mot (d’esprit), c’est toujours compliqué, alors sous pression… Heureusement, je peux compter sur une équipe soudée. Géraldine Oudin
THE FABLE
Titre : THE FABLE
Titre japonais: ザ・ファブル
Auteur : Katsuhisa Minami
Traduction : Djamel Rabahi
Editeur : Pika
Genre : seinen
Nombre de volumes : 18
Résumé :
Muni de son arme favorite, un pistolet Nighthawk couleur anthracite, “Fable” est un tueur professionnel craint de toute la pègre japonaise. Hommes politiques, mafieux, personnalités publiques… Ce génie de l’assassinat peut envoyer n’importe laquelle de ses cibles six pieds sous terre. Et en six secondes, si le cœur lui en dit. Sauf qu’un beau jour, son commanditaire lui ordonne de tout mettre en pause et de mener la vie d’un citoyen ordinaire, dans la planque d’un clan de yakuzas à Osaka. Interdiction de tuer ou d’attaquer qui que ce soit pendant une année entière. Pour cette arme humaine au tempérament imprévisible, entourée de criminels à la gâchette facile, c’est le plus dur des contrats qui commence…
Commentaire du Premier Jury :
Djamel Rabahi capture de manière habile l’humour noir de ce manga grâce à des dialogues aussi percutants que mémorables. Il parvient avec aisance à transposer les subtilités culturelles et le ton farfelu d’un récit qui nous narre la vie d’un tueur professionnel contraint à se mettre au vert, pour le meilleur et pour le pire. Frédérick Queiroz (libraire)
Commentaire du traducteur :
Katsuhisa Minami a du vécu. On perçoit dans The Fable qu’il a bossé dans le bâtiment et côtoyé la rue avant de se lancer dans le manga. On sent aussi qu’il vient de la région d’Osaka, parce que l’humour du cru, un tantinet absurde, est omniprésent à travers les 22 tomes de ce titre. Satô, le personnage principal, fait de l’humour sans le savoir, comme monsieur Jourdain dit de la prose. Ce qui ne le rend pas ridicule pour autant, mais permet au contraire au lecteur de s’attacher à lui. Retranscrire cet humour, tout en préservant le côté sombre propre au monde du crime, et conserver les dialogues colorés riches en mots d’argots sont les deux défis que j’ai tenté de relever en tant que traducteur. Car on est ici aux côtés de yakuzas à la papa, et on y est bien. Djamel Rabahi
LES SAISONS D’OHGISHIMA
Titre : LES SAISONS D’OHGISHIMA
Titre japonais : 扇島歳時記 1
Auteure : Kan Takahama
Traduction : Yohan Leclerc
Editeur : Glénat
Genre : seinen
Nombre de volumes : 4
Résumé :
1866, Nagasaki, à la veille de la révolution de Meiji. Dans cet estuaire où les influences étrangères se mêlent à la culture japonaise, Tamao, enfant du quartier des plaisirs, part travailler avec la courtisane dont elle est l’apprentie chez un commerçant hollandais de Dejima, le quartier occidental. Au fil des saisons et des rencontres avec une foule de personnages bigarrés, elle entrevoit le vaste monde au-delà de sa cage, mais la marche du temps la rappelle inexorablement au destin qui l’attend, tout comme la société qui l’entoure. Après Le Dernier Envol du papillon et La Lanterne de Nyx, découvrez la nouvelle œuvre de Kan Takahama, lauréate du grand prix Osamu Tezuka en 2020. Un récit qui déploie les souvenirs de Tamao, 14 ans, née dans le quartier des plaisirs, et conte, au fil des saisons, les jours aussi beaux que cruels d’une adolescente condamnée à mourir jeune.
Commentaire du Premier Jury :
Je salue l’excellent travail de Yohan Leclerc dans la caractérisation des personnages étrangers : les formulations volontairement maladroites de leurs dialogues s’avèrent judicieuses et renforcent l’immersion dans le récit. De plus, les notes en bas de page enrichissent la lecture et apportent des éclairages précieux sur le quotidien de Tamao, l’héroïne de ce manga née dans le quartier des plaisirs. Frédérick Queiroz (libraire)
Commentaire du traducteur :
Traduire les mangas historiques de Kan Takahama est toujours un défi, même si je bénéficie de l’expérience de ses précédentes œuvres. Tout d’abord, ils sont les fruits d’un travail de recherches d’une minutie d’orfèvre, qui demande de se mettre au niveau pour être restitué avec justesse. Ensuite, ses protagonistes emploient des dialectes locaux du XIXe siècle, donnant aux dialogues une patine qu’il convient de conserver sans la surjouer. Mais surtout, Kan Takahama y dépeint un Nagasaki en forme de melting pot où se croisent citadins au vocabulaire parsemé de mots étrangers, Occidentaux écorchant chacun la langue à leur manière, chrétiens locaux à la terminologie religieuse japonisée, ou courtisanes et samouraïs possédant l’un et l’autre leurs langages codifiés. La palette linguistique est donc très vaste et il faut pourtant faire cohabiter toutes ces couleurs dans le même tableau, afin qu’à l’instar de ces personnages d’horizons épars qui se côtoient à travers les cultures, elles parviennent à dialoguer sur un pied d’égalité. Yohan Leclerc
CRIMINELLES FIANÇAILLES
Titre : CRIMINELLES FIANÇAILLES
Titre japonais: 来世は他人がいい
Auteure : Asuka Konishi
Traduction : Anne-Sophie Thévenon
Editeur : Pika
Genre : seinen
Nombre de volumes : 8
Résumé :
Yoshino, petite-fille du boss du plus grand clan de yakuzas d’Osaka, a été élevée au cœur de la pègre. Une éducation qui lui a mis du plomb dans la tête, mais qui ne l’a pas empêchée de mener une vie paisible. Jusqu’au jour où son grand-père décide de la fiancer avec le très avenant Kirishima, petit-fils d’un puissant clan rival tokyoïte en vue d’unir les deux familles. Embarquée dans ces fiançailles arrangées, Yoshino accepte d’aller vivre à Tokyo afin d’apprendre à le connaître, sans se douter que cet individu dissimule derrière son sourire une personnalité très spéciale…
Commentaire du Premier Jury :
Anne-Sophie Thévenon a réussi d’une main de maître à jouer entre les différents accents des régions japonaises sans que cela ne paraisse artificiel en français. La lecture en est rendue d’autant plus fluide. C’est un défi de traduction très réussi. Roxane Bernigaud (libraire)
Commentaire de la traductrice :
Je suis très honorée de voir Criminelles Fiançailles nommé pour le prix Konishi car au-delà de l’univers particulier des yakuzas, ce manga fait découvrir toute la diversité régionale et les différences culturelles très présentes dans le quotidien au Japon, loin de l’image monolithique qu’en ont souvent les étrangers. Les retranscrire tout en gardant des repères familiers pour les lecteurs est l’un des défis de sa traduction. Anne-Sophie Thévenon
CHRONIQUES DE LA MARIÉE DE BRETAGNE
Titre : CHRONIQUES DE LA MARIÉE DE BRETAGNE
Titre japonais : ブルターニュ花嫁異聞
Auteur : Junji Takehara
Traduction : Fédoua Lamodière
Editeur : Kurokawa
Genre : seinen
Nombre de volumes : 2
Résumé :
Un récit médiéval où les apparences sont parfois trompeuses… Une quête de vengeance au cœur de la Bretagne du XIIIe siècle.
XIIIe siècle, Bretagne… Thomas, un héraut, arpente un champ de bataille au péril de sa vie. À la fin de la bataille, il se voit confier une nouvelle mission : trouver une épouse pour l’héritier du duc de Bretagne ! Afin de s’acquitter de sa tâche, Thomas se rend à un tournoi en quête d’André le Bleau, un ami de son seigneur… Mais il va tomber nez à nez avec Andrée, une ravissante jeune fille habillée en chevalier, qui semble vouloir attenter à la vie du duc !
Commentaire du Premier Jury :
Fedoua est une référence dans le milieu de la traduction et un véritable caméléon qui arrive à adapter toute œuvre en sachant respecter son style et l’ambiance présentée par le mangaka. C’est limpide, facile à comprendre tout en restant dans l’époque choisie quand cela s’avère nécessaire. Le vocabulaire médiéval bien senti met dans l’ambiance sans en faire trop, et reste donc accessible au lectorat non spécialiste.
Commentaire de la traductrice :
Le Moyen Âge, la Bretagne, des chevaliers, de l’héraldique… Quand Kurokawa m’a proposé cette œuvre, j’ai tout de suite su que j’aurais beaucoup de plaisir à travailler dessus ! L’Europe médiévale est la passion de Junji Takehara, ça se voit dans chaque détail apporté à l’histoire. Ce qui demande pas mal de recherches, mais comme ce manga est ancré dans la réalité, il est parfois plus facile de retrouver des termes existants et des noms de personnages historiques que de devoir inventer tout un lexique, comme c’est le cas pour des univers de fiction. J’ai sauté sur la première occasion d’introduire du breton dans la version française, une langue que je n’ai pas la chance de maîtriser mais mon texte a pu être corrigé par l’intermédiaire de l’éditeur qui a d’ailleurs fait traduire tout le premier chapitre en breton ! Fédoua Lamodière
SHOW-HA SHOTEN !
Titre : SHOW-HA SHOTEN !
Titre japonais: ショーハショーテン!
Auteurs : Akinari Asakura & Takeshi Obata
Traduction : Rodolphe Gicquel
Editeur : Kana
Genre : seinen
Nombre de volumes : 5
Résumé :
Au lycée, Azemichi Shijima n’ose pas parler en public… Pourtant, il est l’un des lycéens les plus drôle du pays ! Connu sous le pseudonyme « Everyday Shijimi », il a remporté de nombreux concours d’humour à la radio. Son envie de monter sur scène se concrétise lors de sa rencontre avec Taiyô Higashikata, qui rêve d’être le meilleur humoriste du Japon ! Après avoir conquis les élèves lors du festival de l’école, ils se lancent dans les concours de stand-up régionaux. Mais de redoutables adversaires les attendent !
Commentaire du Premier Jury :
Show-ha Shoten ! comporte de vraies difficultés de traduction dès le départ, car toutes les plaisanteries doivent être adaptées pour un public non japonais. Traduire de l’humour n’est jamais aisé et cette adaptation ne tombe reste facile à lire, compréhensible et, surtout, drôle. Choisir un ton différent pour les spectacles et les discussions des personnages est une astuce qui permet de comprendre instinctivement où l’on se situe dans la narration, et ce titre nous offre une lecture fluide et rythmée qui permet une immersion immédiate. Florence Torta (auteure)
Commentaire du traducteur :
Lorsque l’on m’a proposé la traduction de Show-ha Shoten !, j’étais enthousiaste à l’idée de travailler sur une série dessinée par l’illustre Takeshi Obata, même si je me doutais que la tâche serait ardue. On dit souvent, à juste titre, que les mangas humoristiques sont difficiles à traduire. Celui-ci n’échappe pas à la règle et va même plus loin en décryptant les mécanismes de la comédie japonaise. Je dois donc trouver les mots justes pour aider le lectorat francophone à mieux comprendre cette culture humoristique singulière. De plus, la traduction des sketchs exige patience, réflexion, et parfois un brin de chance, pour dénicher des termes, des expressions et des blagues qui résonnent auprès des lecteurs sans trahir le sens original. Et tout cela, pour le meilleur… et pour le rire ! Rodolphe Gicquel