Pour la deuxième édition du Prix Konishi pour la traduction de manga en français, le Grand Prix est décerné à “Dead Dead Demon’s Dededede Destruction” d’Inio Asano, traduction de Thibaud Desbief, éditions Kana.
Le lauréat
DEAD DEAD DEMON’S DEDEDEDE DESTRUCTION
Lauréat
Edition 2019
Titre : Dead Dead Demon’s Dededede Destruction
Titre japonais: デッドデッドデーモンズデデデデ デストラクション
Auteur : Inio Asano
Traducteur : Thibaud Desbief
Editeur : Kana
Genre : Seinen
Nombre de volumes : 6
Résumé :
Depuis 3 ans, le ciel de Tokyo est recouvert par un gigantesque vaisseau spatial extra-terrestre. Pourtant, aucune attaque de la part des extra-terrestres n’est recensée bien que les humains abattent, avec une facilité déconcertante, les petits vaisseaux qui sortent de temps en temps du ventre de l’immense engin…
Pendant ce temps, sur Terre, les deux amies Kadode et Ôran, comme la majorité des humains, ne prêtent plus attention à ce vaisseau et continuent à vivre leur vie. Mais ces 3 années de paix ont endormi la vigilance de l’Humanité… Elle ne remarque pas que « l’envahisseur » s’est infiltré au sein de sa population. Et il pourrait bientôt troubler leur paisible quotidien !
Commentaire du Premier Jury :
On retrouve dans ce dernier titre d’Inio Asano la folie, la rupture des codes permanentes, les seconds degrés de lecture et la narration déstructurée qui caractérisent les œuvres de l’auteur. En utilisant le prétexte d’une invasion extra-terrestre, l’auteur livre un portrait sans concession du japon post Fukushima, avec un trait plus riche et maîtrisé que jamais.
Le texte très bavard est parfaitement adapté, surtout dans les niveaux de langage des jeunes personnages qui sont cohérents avec leurs âges, sans toutefois en faire trop et verser dans le familier excessif ou les effets de francisation à outrance. La fantaisie, l’intelligence et le décalage du personnage d’Ôran sont notamment très bien retranscrits.
Pa Ming Chiu
Commentaire du traducteur :
Travailler sur la traduction de DDDDD revient nécessairement à se poser la question de la distance à prendre avec le texte. Le curseur de l’adaptation, plus ou moins poussé, revêt une importance capitale dans cette histoire où les protagonistes peuvent s’exprimer dans un langage particulièrement emprunté aux jeux vidéo, aux réseaux sociaux japonais et à leurs codes. La bande de Kadode et Ôran a indéniablement un gros grain de folie qu’il faut parvenir à préserver, sans pour autant faire fuir les lecteurs. Une folie douce !
Thibaud Desbief