Édition 2026

Le Prix Konishi de la traduction de manga japonais en français récompense la traduction d’un titre publié entre septembre 2024 et juin 2025. L’annonce du lauréat de ce prix s’effectuera durant le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême le 31 janvier 2026.

Les nommés

Ma Mamie adorée

Nommé Édition 2026

Titre : Ma Mamie Adorée
Titre japonais : 梅さんと小梅さん 親友はおばあちゃん
Auteur : Junko Honma
Traduction : Déborah Pierret Watanabe
Éditeur : Le Renard Doré
Nombre de volume : 3

Résumé :
Japon. Années 1970. Vivant une existence paisible dans la préfecture d’Akita, Ume et Koume sont inséparables. Cette grand-mère et sa petite-fille sont même les meilleures amies du monde. Elles adorent passer du temps ensemble, à jouer, à discuter, à cuisiner… et partagent ensemble les moindres instants de leur quotidien avec une bienveillance et une complicité réconfortantes. Dans cette magnifique histoire transgénérationnelle tout en couleur remplie de sagesse et bons sentiments, on prend plaisir à observer leur relation si fusionnelle tisser sous nos yeux un lien familial précieux et indéfectible.

Commentaire du Premier Jury :
La traductrice de Ma mamie adoré nous livre une adaptation astucieuse en rendant ludique la découverte d’expressions japonaises tout en maintenant une accessibilité du titre à tous les âges. Petits et grands peuvent lire ensemble.

Commentaire des traductrices :
Ma mamie adorée de Junko Honma a été ma toute première traduction de manga, et je n’aurais pu espérer plus belle porte d’entrée dans cet univers. Ce fut une expérience à la fois émouvante et exigeante : il s’agissait de restituer, avec justesse et délicatesse, la tendresse et l’humour qui caractérisent la relation unique entre cette petite fille et sa grand-mère, dans le cadre d’un Japon de l’époque Shôwa. J’ai pris grand plaisir à traduire tous ces petits riens du quotidien — un repas partagé, une promenade, un échange en apparence anodin — qui, malgré les différences d’époque et de lieu, touchent par leur universalité. Je suis heureuse d’avoir pu jouer ce rôle de passeur et d’offrir aux lecteurs francophones la découverte de l’univers si doux et particulier, tout en teintes pastel, de Junko Honma. Déborah Pierret Watanabe

The Summer Hikaru died

Nommé Édition 2026

Titre : The Summer Hikaru Died
Titre japonais : 光が死んだ夏
Auteur : Kentarô Miura
Traduction : Manon Debienne & Sayaka Okada
Éditeur : Pika édition
Genre : seinen
Nombre de volume : 6 (en cours)

Résumé :
Hikaru et Yoshiki sont deux amis d’enfance qui ont grandi ensemble dans un hameau reculé. Mais un jour, les doutes qu’éprouvait Yoshiki depuis quelque temps se confirment : depuis sa disparition en forêt, six mois plus tôt, Hikaru a été remplacé par… “autre chose”. Malgré cet effroyable constat, Yoshiki refuse d’être séparé de son ami. Il fait alors le choix de poursuivre son quotidien aux côtés de cet “être” à l’image parfaite de Hikaru. Mais au même moment, d’étranges incidents se produisent çà et là dans le village…

Commentaire du Premier Jury :
La traduction de The Summer Hikaru Died s’impose comme un modèle de précision et de sensibilité. Chaque élément graphique (panneaux, inscriptions, etc.) est soigneusement traduit, et le titre est par ailleurs accompagné de notes discrètes en bas de cases, enrichissant ainsi l’expérience, sans pour autant nous sortir de la lecture. Le ton adopté sonne juste, et les maladresses langagières attribuées à Hikaru sont naturelles. C’est un tout qui participe pleinement à l’atmosphère oppressante et troublante de ce récit aux relents horrifiques.

Commentaire des traductrices :
Sous ses airs de shônen d’horreur, The Summer Hikaru Died est profondément ancré dans le folklore japonais. Mokumokuren y réinvente avec modernité l’ikai, cet autre monde superposé à celui des humains, où vivent yôkai, esprits, kami, etc. Le concept de “seuil” structure le récit : cette campagne isolée regorge de “souillures” émanant de lieux clés où les deux mondes se mêlent. Notre duo franco-japonais a été un atout pour cette traduction : nous avons choisi une approche sourcière fidèle aux ouvrages académiques traitant de ces thèmes, préservant ainsi l’atmosphère culturelle de l’œuvre sans pour autant égarer le lecteur. L’étymologie de certains noms fut également une problématique que nous nous félicitons d’avoir décelée dès le premier volume, car elle s’est avérée cruciale par la suite. Certains textes graphiques complexes auraient aussi difficilement pu être déchiffrés par un traducteur non natif. Manon Debienne & Sayaka Okada

Harcèlement scolaire – La méthode du Détective Imamura

Nommé Édition 2026

Titre : Harcèlement scolaire – La méthode du Détective Imamura
Titre japonais : いじめ探偵
Auteur : Katsumasa Enokiya & Hirotaka Abe
Traduction : Fédoua Lamodière
Éditeur : Kurokawa
Genre : seinen
Nombre de volume : 2 (en cours)

Résumé :
Dans un monde où le harcèlement scolaire reste un sujet douloureux et souvent tabou, Harcèlement scolaire – La Méthode du détective Imamura propose une approche inédite et percutante pour lutter contre cette violence invisible.
Le manga suit les enquêtes du détective Imamura, un personnage inspiré d’un véritable détective spécialisé dans le harcèlement depuis près de 20 ans. Ce détective, surnommé « détective maltraitance », aide des élèves victimes d’intimidation et d’abus qui se retrouvent sans soutien ni espoir. À travers des récits basés sur des faits réels, ce héros d’un genre nouveau se bat pour redonner confiance aux jeunes et les guider vers des solutions concrètes pour faire face aux situations de harcèlement.

Commentaire du Premier Jury :
L’adaptation de Harcèlement scolaire – La Méthode du détective Imamura est un véritable travail d’orfèvre. Le ton et les mots choisis par Fédoua Lamodière ne tombent jamais dans l’excès et démontrent avec une grande force jusqu’où peut aller le harcèlement scolaire.

Commentaire de la traductrice :
Harcèlement Scolaire est une œuvre forte, poignante, qui n’essaie pas d’enjoliver la cruauté des cas de maltraitance qui y sont présentés. Dans ce contexte, il fallait s’efforcer de trouver les mots adaptés pour retranscrire cette réalité sans ambages, tout en veillant malgré tout à ne pas choisir de termes trop crus, car ce titre est également destiné aux principaux concernés par cette thématique : les enfants. C’était aussi l’occasion pour moi de piocher dans le vocabulaire de ma fille et de ses amis pour tenter d’écrire des dialogues vivants et réalistes entre les personnages, qui sont principalement des collégiens et des lycéens.
J’espère avoir pu faire en sorte que la version française soit accessible à un large public, car c’est vraiment un manga utile à la prévention du harcèlement et donc à mettre entre toutes les mains : élèves, parents et personnel enseignant. Fédoua Lamodière

Géricault

Nommé Édition 2026

Titre : Géricault
Titre japonais : ジェリコー
Auteur : Takaho Nakahara
Traduction : Akiko Indei & Pierre Fernande
Éditeur : Panini
Genre : seinen
Nombre de volume : 1

Résumé :
Yohei Kamo, un économiste japonais de talent, décide de rendre public des théories dans lesquelles on démontre que la société profite aux puissants, au détriment des plus vulnérables financièrement… Il décide alors de mettre en pratique ses arguments et d’empoisonner le pouvoir !

Commentaire du Premier Jury :
Cette traduction romantique et en permanence dans l’emphase, donne un véritable souffle à ce manga biographique qui prend alors des allures  de tableau de Géricault : tout en lyrisme et en profondeur.

Commentaire des traducteurs :
Géricault, manga d’une grande richesse biographique, historique et psychologique, retrace la vie du célèbre peintre français du XIXe siècle, Théodore Géricault. Son œuvre emblématique et controversée, Le Radeau de la Méduse, a marqué l’histoire de l’art. L’auteur Takaho Nakahara dépeint avec finesse et puissance la personnalité complexe d’un artiste tourmenté, animé par une quête obsessionnelle de l’essence humaine. À travers des traits raffinés, le manga révèle ce que les archives taisent, comblant les silences des documents historiques avec une grande sensibilité artistique. En tant que traducteurs, nous avons pris un immense plaisir à travailler sur cette œuvre, fruit d’un mariage heureux entre deux sensibilités, celles du peintre et de l’auteur. Dans Géricault, Takaho Nakahara rend un vibrant hommage à la culture française, une ambition que nous avons cherché à honorer en restituant la richesse artistique et littéraire de cette œuvre remarquable. Akiko Indei & Pierre Fernande

La Fin du système

Nommé Édition 2026

Titre : La Fin du système…
Titre japonais : カモのネギには毒がある 加茂教授の人間経済学講義
Auteur : Shinobu Kaitani & Takeshi Natsuhara
Traduction : Anne-Sophie Thévenon
Éditeur : Delcourt/Tonkam
Genre : seinen
Nombre de volume : 2 (en cours)

Résumé :
Yohei Kamo, un économiste japonais de talent, décide de rendre public des théories dans lesquelles on démontre que la société profite aux puissants, au détriment des plus vulnérables financièrement… Il décide alors de mettre en pratique ses arguments et d’empoisonner le pouvoir !

Commentaire du Premier Jury :
Anne-Sophie Thévenon, sait rendre le tout fluide, prenant, jamais trop technique ni jargonnant, tout en gardant le piquant du personnage principal haut en couleur. On dit souvent qu’un bon travail de traducteur ne se voit pas et c’est ici parfaitement vrai, mais au vu de la technicité de la thématique et du mélange des genres entre étude sociologique, vulgarisation économique, comédie théâtrale et enquête policière, il y avait milles et une raison de se prendre les pieds dans le tapis. Que nenni, c’est une nouvelle mission réussie pour cette traductrice qui prouve une fois de plus ses qualités !

Commentaire de la traductrice :
Traduire La Fin du système… demande bien sûr, au-delà d’un travail de recherche, une certaine connaissance initiale de l’économie et de disciplines adjacentes comme la politique, le droit ou encore la sociologie. « Remettre l’humain au centre du village » est la devise de l’excentrique économiste qui en est le héros ; ce volet psychologique permet à la série de dépasser le cadre légal ou économique purement japonais pour devenir universelle, car les mécanismes de l’esprit humain sont les mêmes partout. Ce manga se veut avant tout un mode d’emploi contre les vautours en tout genre, dissimulé derrière des chasses aux escrocs très divertissantes. Il était important de bien retranscrire ses aspects humoristiques, présents dans le langage et les réactions des personnages, qui viennent pimenter et contrebalancer ses aspects informatifs. Anne-Sophie Thévenon

CROWS

Nommé Édition 2026

Titre : Crows
Titre japonais : 完全版 CROWS
Auteur•ice : Hiroshi Takahashi
Traduction : Rodolphe Gicquel
Éditeur : Kana
Genre : shônen
Nombre de volume : 4 (en cours)

Résumé :
Le lycée pour garçons Suzuran est un lieu où s’affrontent différentes factions de voyous pour obtenir la place de chef absolu de Suzuran. Actuellement, une bonne partie des élèves sont soumis au puissant Bandô, un élève de terminale. Seul le trio d’Ebizuka lui tient encore tête de façon ostensible. Aux yeux de Bandô aussi, ces gars-là sont les derniers remparts à abattre avant qu’il n’impose sa domination sur Suzuran. Pourtant, l’arrivée d’un nouvel élève, Harumichi Bôya qui fait preuve d’une force au combat redoutable, pourrait bien changer les choses…

Commentaire du Premier Jury :
La traduction de Crows mérite d’être saluée pour son équilibre subtil entre fidélité et accessibilité. En restituant subtilement l’argot et la rudesse propres à l’univers des furyô (terme désignant les délinquants violents au Japon), elle parvient à préserver l’atmosphère énergique du manga, sans tomber dans le « trop daté » avec des expressions trop actuelles. L’humour est lui aussi parfaitement bien dosé et fait mouche à tous les coups. Une vraie réussite !

Commentaire du traducteur :
Aborder un titre aussi mythique que Crows est une expérience à la fois passionnante et exigeante. Ma mission consiste à restituer le mordant des dialogues, la puissance des affrontements, les scènes d’humour et les liens d’amitié entre les protagonistes, tout en restant au plus proche de l’œuvre. Pour rendre au mieux l’argot de ces ados exaltés, je me livre à un exercice de funambule, en choisissant des mots et des expressions fidèles à leur langage, sans trahir ni leur époque ni la nôtre. Enfin, la culture yankee japonaise, avec ses codes, ses hiérarchies et ses références, requiert un travail de recherches et de réflexion pour aider les lecteurs francophones à la décrypter. C’est donc dans cet esprit que je cherche à livrer une traduction vivante, accessible et pleine de peps, à l’image de ce pilier du manga furyô. Rodolphe Gicquel

Colori Colore Creare

Nommé Édition 2026

Titre : Colori Colore Creare
Titre japonais : コローリ コローレ クレアーレ
Auteur•ice : Kozue Amano
Traduction : Gaëlle Ruel
Éditeur : Ki-oon
Genre : shôjo
Nombre de volume : 4 (en cours)

Résumé :
Après la Venise d’Aria et la mer d’Amanchu!, explorez le village perché imaginé par Kozue Amano ! Bâti sur une île céleste, le village d’Onobori est entouré de longues bannières flottant au gré du vent. On dit qu’elles protègent du danger toujours présent, dans une bourgade où le moindre faux pas mène à une chute fatale… Sur son scooter volant, Nodoka s’y rend pour la première fois avec une mission : trouver la petite Aka, aussi adorable que maladroite du haut de ses quatre ans…

Commentaire du Premier Jury :
Traduire du Kozue Amano c’est commencer par rentrer dans son univers : rêveur, fluide et poétique. Kozue Amano créée des ambiances teintées de douceur, de mélancolie parfois, de candeur toujours. À l’image du titre, la traductrice parvient à donner de la « couleur » aux personnages, souvent gorgés d’émotion chez Amano. Pour peu que l’on aime ce style, on rentre très aisément dans cette où chaque protagoniste sa propre palette : la petite Aka avec ses « zoliiii » ou « c’est trop zénial », la brute de décoffrage Uran, le flegmatique Gino, qui apporte un peu de contraste et enfin la novice passionnée qu’est Nodoka… Dans cette pièce de théâtre et cette ville suspendue dans les airs, Gaëlle Ruel sait user de légèreté et de gravité à bon escient, et réussit un joli travail pour sa première rencontre avec Kozue Amano.

Commentaire de la traductrice :
J’ai été ravie que Ki-oon me propose la traduction d’un titre de Kozue Amano, mais j’ai carrément sauté de joie quand j’ai compris que l’univers de Colori Colore Creare était le même que celui du chef-d’œuvre de l’autrice : Aria ! Malgré les contraintes que ça aurait pu impliquer, ce manga possède une personnalité bien à lui, alors j’ai eu l’impression de partir de zéro, et de me laisser porter par son île suspendue teintée de féerie. Question traduction, la série comporte un défi que j’adore toujours relever : écrire des dialogues d’enfants. Ils ne sont pas sans difficulté, retranscrire le défaut d’élocution d’Aka a demandé un savant dosage de zozotement et de répétitions. Mais à mon sens, c’est justement l’association du trio de fillettes et de l’émerveillement des adultes qui les regardent grandir qui rendent cette œuvre si touchante et lumineuse ! Gaëlle Ruel

Bourrasque de printemps

Nommé Édition 2026

Titre : Bourrasque de Printemps
Titre japonais : 春はやて
Auteur : Mizumaru Anzai
Traduction : Patrick Honnoré
Éditeur : IMHO
Genre : seinen
Nombre de volume : 1

Résumé :
Paru en 1987, Bourrasque de printemps est un recueil de nouvelles publiées dans le magazine Garo. Elles font partie de ses premières créations avec Tokyo Élégie et Période Bleue, mais contrairement à celles-ci, les nouvelles de Bourrasque de printemps mettent davantage en scène des personnages adultes plutôt que des enfants ou des adolescents. Mizumaru Anzai s’inspire à nouveau de sa propre existence pour écrire, notamment dans « La libellule jaune » où il raconte la perte de sa mère. Le découpage presque cinématographique des cases et la poésie qui se dégage de ces nouvelles laisseront le temps comme suspendu.

Commentaire du Premier Jury :
À l’image des dessins de Mizumaru Anzai, la traduction est ici minimaliste et très narrative. L’exercice n’a pas du être des plus évident, néanmoins, Patrick Honnoré parvient avec talent à retranscrire toute la poésie qui se dégage de ce titre.

Commentaire du traducteur :
Quand le texte va aussi loin dans l’épure que l’image dans le minimalisme, le risque, pour la traduction, c’est de transformer toute la richesse du récit et des émotions en platitude
insipide. Ma technique est de trouver un mot-clé qui caractérise les personnages principaux ou l’action. Ici, le mot-clé était « noblesse ». Le personnage principal, même s’il change à
chaque chapitre, est un homme qui essaie de se conformer à un idéal « aristocratique », même au milieu des insectes que la vie met devant lui. Toute la traduction vise à dégager
cette image dans l’esprit du lecteur. Le choix par l’éditeur IMHO de l’illustration de couverture qui évoque à la fois Le Petit Prince et Rimbaud me conforte dans l’idée que c’est bien le même livre que nous avons lu. J’espère que les lecteurs aussi. Patrick Honnoré

BERSERK (Édition prestige)

Nommé Édition 2026

Titre : BERSERK (Édition Prestige)
Titre japonais : ベルセルク
Auteur : Kentarô Miura
Traduction : Anne-Sophie Thévenon
Éditeur : Glénat
Genre : seinen
Nombre de volume : 2 (en cours)

Résumé :
On ne présente plus Guts, le guerrier solitaire à l’épée démesurée. Marqué par un terrible passé, il parcourt le monde en semant la mort sur son passage. Un jour, il vient en aide à Puck, un elfe facétieux et volubile qui décide de l’accompagner dans son voyage. Traqué par des forces obscures, Guts tente de devenir maître de son destin pour regagner sa liberté et accomplir sa vengeance…
Manga culte de dark fantasy, Berserk revient dans une nouvelle édition luxueuse, en grand format cartonné, comme l’avait été le Berserk 41 collector. En sus de sa fabrication d’exception, chaque tome reprend deux volumes de l’édition courante et, outre une traduction revue et augmentée, vous offre des pages couleur totalement inédites, qui étaient jusqu’à présent uniquement disponibles dans les archives de l’éditeur japonais.

Commentaire du Premier Jury :
Berserk a connu a ce jour trois adaptations se distinguant chacune par un ton très différent. Cette nouvelle adaptation n’omet pas le coté « brut » de ce manga de dark fantasy sans pour autant tomber dans la vulgarité gratuite. Sa tonalité résolument adulte permet au lecteur de s’imerger dans la noirceur de la série, en quelques bulles on sait dans quel univers on se trouve. La traduction d’Anne-Sophie Thévenon est très riche, empruntant aussi bien au lexique de la fantasy qu’à celui du moyen âge, tout en restant parfaitement compréhensible pour un néophyte.

Commentaire de la traductrice :
Il m’est très difficile de séparer mon travail sur Berserk du travail de base de traducteur, car c’est l’une des deux séries sur lesquelles j’ai débuté. Je l’ai prise “en route”, et je me suis toujours efforcée de procurer au lecteur français une expérience de lecture aussi proche que possible de celle du lecteur japonais, dans l’intention de respecter la volonté de l’auteur. Je savais à l’époque qu’il s’agissait d’un titre très connu mais en traduisant les premiers tomes de cette édition Prestige, j’ai eu cette fois conscience de m’attaquer à un monument du manga. Avec l’expérience, le recul et les informations recueillies au fil des tomes ultérieurs, je me suis en parallèle encore plus attachée au respect du style du regretté maître Miura, qui mêle avec brio expression moderne et ambiance moyenâgeuse pour un rendu intemporel. Anne-Sophie Thévenon

ALABASTER

Nommé Édition 2026

Titre : ALABASTER
Titre japonais : アラバスター
Auteur : Osamu Tezuka
Traduction : Jacques Lalloz & Rodolphe Massé
Éditeur : Éditions FLBLB
Genre : seinen
Nombre de volume : 1

Résumé :
Superbe athlète noir améri­­­cain, James Block est rejeté par la fille qu’il aime à cause de sa couleur de peau. En tentant d’échap­­­per à un lynchage, il tue acci­­­den­­­tel­­­le­­­ment un homme et se retrouve sous les verrous. L’injus­­­tice et le déses­­­poir font naître en lui une haine indi­­­cible pour le genre humain. En prison, James Block rencontre un savant dont la dernière inven­­­tion, un rayon qui rend invi­­­sible, va lui permettre de se venger de l’hu­­­ma­­­nité toute entière, sous le nom d’Ala­­­bas­­­ter.

Commentaire du Premier Jury :
Bravo à Jacques Lalloz et Rodolphe Massé qui parviennent à restituer avec justesse la tension dramatique du récit tout en respectant la complexité des thèmes abordés. C’est une traduction qui se distingue par sa capacité à préserver l’équilibre entre la puissance narrative et la profondeur des réflexions sociales apportées par Tezuka.

Commentaire d’un des traducteurs :
Entre 2004 et 2016, j’ai eu le plaisir d’adapter plus de cinquante mangas avec Jacques Lalloz, l’ami français de Tezuka. Notre plus grand souvenir reste l’intégrale de BlackJack, dont le vocabulaire médical nous aura posé maintes difficultés. Alabaster peut étonner par sa cruauté, mais même les œuvres d’Osamu Tezuka destinées aux plus jeunes ne font jamais l’impasse sur la noirceur. Rien d’angélique chez lui, quand il affirme que le message de toute son œuvre est : « Aimez tout ce qui est vivant. » Ce qui ne l’empêche jamais de parsemer son récit de jeux de mots, un vrai casse-tête pour les traducteurs. Alabaster est le versant négatif de son approche humaniste : Tezuka se préoccupe de l’impossibilité d’aimer, explore les racines de la haine totale, sans jamais être un donneur de leçons. Je pense que la fascination qui émane de son œuvre tient en cette sensibilité « infinie et presque douloureuse ».  Rodolphe Massé